Cette semaine So many Paris vous propose de renouer avec les articles consacrés à la littérature (en février, nous vous avions proposé des lectures pour un road trip aux USA, puis une sélection « La Chine en livres » ici et ici) et de partir cette fois-ci à la découverte des Balkans. Nous vous recommandons trois livres qui traversent les siècles et explorent les contrées de cette région aux identités multiples et à l’histoire complexe. Deux auteurs sont à l’honneur : Ismaïl Kadaré, l’écrivain albanais le plus lu à l’étranger, et Ivo Andric, prix Nobel de littérature en 1961. Bref, tout pour un voyage haut en couleurs de l’Albanie à la Bosnie !
Avril Brisé, Ismaïl Kadaré
Je commence par celui-ci car c’est le premier livre de Kadaré que j’ai eu l’occasion de lire, le premier qui m’a donné un aperçu de cette terre de traditions et de légendes qu’est l’Albanie. Confrontation entre des pratiques ancestrales fermement ancrées et un vent de modernité, opposition entre les coutumes qui perdurent dans les campagnes et l’esprit d’indépendance qui commence à souffler dans les villes, ce livre évoque les lignes de tensions qui parcourent l’Albanie au début du XXème siècle. Quelque part sur les hauts-plateaux, qui sont comme hors du temps, un jeune homme est contraint de perpétuer une vieille tradition de vendetta qui s’abat selon un rituel implacable. Il règne dans Avril brisé un sentiment d’irréalité qui fait presque pencher le récit du côté du conte.
Chronique de la ville de pierres, Ismaïl Kadaré
La ville de pierres c’est Gjirokastër, au sud de l’Albanie, ville natale de Kadaré. Le narrateur de la chronique est un jeune garçon qui nous raconte l’histoire de sa ville, et à travers elle celle de son pays et de ses coutumes, pendant les années 40. Aux années de paix succède la Seconde Guerre Mondiale et avec elle l’arrivée des troupes italiennes, grecques, albanaise…tandis que les traditions, les querelles ancestrales, les croyances magiques continuent de rythmer la vie quotidienne de la multitude de personnages de la chronique. Un univers et une culture méconnus, où se côtoient patriotes armés, Grandes Vieilles centenaires et gitans.
Le pont sur la Drina, Ivo Andric
Né en Autriche-Hongrie, dans une ville appartenant maintenant à la Bosnie-Herzégovine, d’origine croate, et ayant choisi la nationalité serbe, Ivo Andric est à lui seul un concentré des Balkans. Le pont sur la Drina évoque lui aussi cette mosaïque de cultures, de l’influence turque aux revendications autrichiennes. Ce livre est également la chronique d’une ville, Visegrad, mais elle s’étale cette fois sur plusieurs siècles. Le pont et sa kaspia sont des personnages immuables et permanents, qui rythment la vie quotidienne de la ville au fils des ans, des conquêtes et rébellions, des célébrations et des conflits, jusqu’à ce que ce pont vénérable et les coutumes qu’il porte soient peu à peu supplantés par l’arrivée de la modernité sous la forme du chemin de fer.
(J’en profite pour remercier Gérald de m’avoir recommandé ce livre…)
Bonne lecture !
Co.
Pratique
Avril Brisé, Ismaïl Kadaré, Le Livre de Poche
Chronique de la ville de pierres, Ismaïl Kadaré, Editions Gallimard – collection Folio
Le pont sur la Drina, Ivo Andric, Le Livre de Poche
Merci pour les recommandations! Je te conseille aussi l’auteur serbo-croate Dubravka Ugresic – notamment ‘The Ministry of Pain’ et ‘Thank you for not reading’.
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Bonjour Sarah, et merci pour le conseil! Nous ajoutons donc Dubravka Ugresic à notre pile de livres à lire…
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J’ai lu Avril Brisé. C’est un roman poignant avec une atmosphère particulièrement mystérieuse…
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[…] Pour ceux qui souhaitent continuer la balade, nous ajoutons même une recommandation de lecture ici. […]
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