Après notre premier post consacré à Budapest, voici notre deuxième post en forme de carnet de voyage. Cette fois-ci, on vous emmène aux Etats-Unis…et pas n’importe où.
Detroit. Motor City. The D. Depuis la faillite historique de la ville à l’été 2013, Detroit fait l’objet de toutes les rumeurs mais aussi de tous les espoirs. Échec du modèle urbain américain, ou opportunité pour penser la ville du futur ?
Dans les guides vous ne trouverez pas grand-chose sur Detroit. La tendance du moment est à l’ « urban exploration » et au « ruin porn », qui consiste à s’introduire dans les maisons en ruines et les bâtiments abandonnés (la population de Detroit a chuté de 2 million à 700,000 habitants en 50 ans) pour photographier le déclin de la ville. Car Detroit a beaucoup plus à offrir ! Après plusieurs séjours dans le Michigan, j’ai découvert bien d’autres aspects de ce qui fut le berceau de l’automobile, de Motown et de la techno.
Donc, certes, Detroit est parsemée de no-man’s land sillonés d’autoroutes et plongés dans le noir faute d’éclairage public… mais au milieu de tout ça on trouve des poches de vie, des projets de renouveau mêlant DIY et collaborative consumption, des musées superbes, et des Detroiters amoureux de leur ville.
So many Paris vous propose 5 manières d’appréhender cette grande mégalopole, 5 prismes pour visiter Detroit autrement.
I – LE DETROIT ART DECO
Les années 20 et 30 sont l’apogée de Detroit. L’industrie automobile prend son envol, les usines se multiplient, la prospérité attire les populations pauvres venues du Sud. De cette période d’ébullition, Detroit garde sa plus belle architecture.
Les buildings de Dowtown Detroit
Les buildings de Downtown sont un hymne à l’art déco. Le plus simple est de garer sa voiture et de se promener à pieds sur Griswold, Congress et Woordward, pour admirer les façades décorées de corniches, de bas-reliefs et de céramiques. Le plus beau de tous est le Guardian Building (500 Griswold), avec son style inca géométrique et coloré. Surtout ne manquez pas de rentrer à l’intérieur : le hall est une cathédrale de couleurs, et la grande salle est dominée par une fresque représentant une allégorie du Michigan tout à fait incroyable. A l’intérieur du Guardian Building vous trouverez un petit café Illy et le magasin Made in Detroit.
Un autre de mes buildings préférés est le Penobscott Building (645 Grisworld), avec sa déco années 30 inspirée par les Indiens d’Amérique, ses ascenseurs aux portes dorées ouvragées et ses petits magasins vieillots.
Un bon plan pour découvrir Downtown Detroit et en apprécier l’architecture est de faire un tour en People Mover (site internet ici), sorte de métro aérien qui faire le tour du centre ville en une quinzaine de minutes, pour 0,75$. Mettez-vous tout à l’avant du premier wagon pour mieux profiter de la vue ! Attention, le People Mover ne fait le tour que dans un sens, donc plannifiez votre trajet en conséquences.
Si vous poussez jusqu’à Midtown, ne manquez pas de visiter le hall grandiose du Fisher Building (3011 W. Grand Blvd). Petit conseil : prenez l’ascenseur jusqu’au 3ème étage. Vous arriverez au niveau de la balustrade, avec une vue imprenable sur les fresques multicolores et les énormes lustres ouvragés. A l’intérieur du Fisher Building vous trouverez le Stella Café et Workshop Detroit, un magasin qui fabrique des meubles à partir de bois récupéré dans les maisons de Détroit vouées à la démolition.
Belle Isle (site internet ici)
Cette île au milieu de la Saint-Clair River fut longtemps le lieu de loisirs et de détente de la ville. Si beaucoup de bâtiments des années 1910-1920 – comme le casino – ont disparu, Belle Isle a conservé un surprenant aquarium tout en faïences vert pâle (le plus vieux des États-Unis), et le Anna Scripps Conservatory avec sa grande serre aux armatures peintes en blanc, tous deux dessinés par l’architecte star de Detroit : Albert Kahn. Une escapade agréable loin de l’urbanisation de Motor City, avec une jolie vue sur le Canada en face. Belle Isle vient d’être prise en main par le National Park Service, et les habitants de Detroit attendent beaucoup de ce renouveau.
Cliff Bell’s, 2030 Park Ave (site internet ici)
Cliff Bell’s est une institution à Detroit. Une vraie plongée dans les années 30, en plein cœur du quartier des théâtres. Entièrement restauré il y quelques années, Cliff Bell’s a retrouvé tout son éclat : un long bar verni en ébène, des mosaïques dorées, un plafond voûté tapissé de bois poli, une fresque dans les tons bruns et orangés, et une scène pour accueillir des orchestres de jazz et de blues. Le tout dans une lumière tamisée, avec des cocktails qui tabassent et une bonne cuisine. On s’y sent vraiment hors du temps. Il y a des concerts de jazz presque tous les soirs, le plus souvent gratuits ou avec un coût d’entrée de 5-10$. Réservation conseillée à partir de 19h.
En sortant de chez Cliff Bell’s allez jeter un œil au Fox Theatre (2211 Woodward Ave) et au Fillmore Theatre (2115 Woodward Ave), les deux grandes salles de spectacles du Detroit des années 20, avec leurs marquises lumineuses et leur déco extravagante.
II – LE DETROIT BOBO, BIO ET HIPSTER
Depuis quelques années, et paradoxalement depuis la faillite, Detroit attire une population jeune, venue du Michigan ou d’ailleurs. Les initiatives locales et les micro-entreprises – de l’agriculture à l’artisanat haut de gamme – ont le vent en poupe. Certains quartiers revivent peu à peu et on y trouve créativité et ébullition.
Eastern Market (site internet ici)
Eastern Market est le cœur battant de Detroit, avec ses halles construites à la fin des années 20 et ses hangars décorés de fresques et graffitis. Chaque samedi des milliers de personnes viennent faire le plein de fruits et de légumes auprès des fermiers locaux. Pommes du Michigan, tomates, épis de maïs, fleurs, herbes aromatiques, patates douces : le tout à des prix imbattables. Ce que je préfère ce sont les variétés de courges et de citrouilles, souvent méconnues en France, et qui varient au fil des saisons : acorn squash, buttercup, summer squash, spaghetti squash… un régal ! Priviliégiez le samedi, jour de marché.
Il ne faut pas hésiter à se promener et à entrer dans les magasins, galeries et restaurants qui bordent l’Eastern Market. On vous recommande quelques adresses :
– Salt & Cedar, (2448 Riopelle St, site internet ici), un atelier de typographie qui propose des expos et des ateliers, mais aussi des diners à base de produits locaux, des concerts, des lectures… un lieu hybride où il se passe toujours quelque chose !
– Detroit Mercantile Company (3434 Russell St, site internet ici), un chouette magasin de déco vintage et d’objets insolites dont la plupart sont made in Detroit ou made in Michigan.
– DeVries Cheese Shop (2468 Market St, page Facebook ici), une épicerie fine qui vend un peu de tout et propose souvent des petites dégustations. Ne manquez pas le vieux monte charge avec sa porte en bois qui permet de monter dans les étages.
– Germack Pistachio Company (2517 Russell St, site internet ici), le plus ancien torréfacteur de pistaches des États-Unis, pour ses noix et graines de toutes sortes, et sa sélection de thés et cafés.
– Supino Pizzeria (2457 Russell St, site internet ici), tout simplement les meilleures pizzas de Detroit, parfaites pour combler un petit creux après votre exploration de l’Eastern Market. Les pizzas à la pâte fine et croustillante sont servies sur de grands plateaux en alu. Ma préférée : la Smoky, à base de speck, d’ail rôti, de ricotta et de gouda fumé… Attention les portions sont généreuses !
Midtown – Cass Corridor
Historiquement, Midtown est le quartier des musées et des théâtres. Le Detroit Institute of Art (au cœur de toutes les polémiques depuis qu’il a été suggéré d’en vendre les œuvres pour combler la dette de la ville, site internet ici) est une étape incontournable, pour ses collections et pour les fresques de Diego Rivera sur l’industrie de Detroit.
Le coin de Midtown que je préfère se situe dans le Cass Corridor, autour de Cass Avenue et de West Canfield Street. Sur quelques blocs une éclosion de petits magasins, de cafés et de brasseries incarnent la revitalisation de Detroit (voire peut-être sa gentrification). C’est l’un des rares coins de la ville où on peut vraiment se promener à pieds, d’une adresse à l’autre. Voici mes préférées :
– Avalon International Bread (422 W Willis St, site internet ici), cette petite boulangerie 100% bio est née à Detroit à la fin des années 90, en prônant les valeurs du micro-entreprenariat et de l’économie locale. Depuis, elle est devenue la référence en termes de pain, scones et autres cookies, et approvisionne les plus grands restos de la ville. Miam !
– Cass Café (4620 Cass Ave, site internet ici), un bar, un restaurant et une galerie d’art dans un espace lumineux et aéré, l’endroit parfait pour une pause à tout moment de la journée.
– Bronx Bar (4476 2nd Ave), un bar de quartier un peu vintage, avec sa table de billard, son juke box et ses console de jeux. On y boit un verre et on y avale un burger sous des lampes style Tiffany. Mais surtout, c’est l’un des bars que fréquentait dans les 60’s le chanteur-compositeur Sixto Rodriguez, héro de Searching for Sugarman ! Impossible de s’empecher de chantonner « Sugarman, Won’t ya hurry... ».
– Nest et City Bird (460 W. Canfield St, sites internet ici et ici), ces deux petits magasins de déco, côte à côte, ont été ouverts il y a quelques années par un frère et une sœur originaires de Detroit. On y trouve de chouettes accessoires pour la cuisine et la maison, des bijoux originaux, des articles de papeterie, le tout provenant de créateurs de Detroit et d’autres villes de la Rust Belt.
– Shinola (441 W. Canfield St, site internet ici) est la plus récente success-story de Detroit. Le pari était de redonner vie à l’artisanat haut-de-gamme estampillé Detroit, en faisant appel aux savoir-faire locaux. Résultat : des vélos vintage, des montres de qualité, de jolis articles en cuir et une gamme de vêtements, présentés dans un magasin trendy qui joue sur le style industriel. Certains diront que Shinola en fait un peu trop (ce n’est pas donné), mais c’est beau et ça marche ! En bonus, la boutique abrite un bar à jus.
– MOCAD (4454 Woodward Ave, site internet ici), le musée d’art contemporain de Detroit est installé dans l’énorme hangar d’une ancienne concession automobile. Ici pas de collections permanentes, mais des expos qui tournent régulièrement, ainsi qu’une programmation de films, conférences lectures…
Tant que vous êtes dans les parages, allez faire un tour sur W.Canfield St, entre les 3rd et 2nd Avenues, pour admirer les rangées de maisons de style Queen Ann construites des années 1870 et entièrement restaurées. Un vrai dépaysement !
III – LE DETROIT COSMOPOLITE
Detroit a longtemps été une ville d’immigration, drainant vers ses usines automobiles des flots d’ouvriers : entre 1900 et 1930 la population augmente de 560%. Comme des États-Unis en miniature, Detroit fut un melting-pot et un symbole du rêve américain.
L’Irlande à Corktown
Le quartier est dominé par la masse imposante de la Michigan Central Station (Lacombe Drive), construite en 1913 par les architectes de Grand Central Station de NY, et aujourd’hui abandonnée. Au milieu du 19ème les Irlandais sont la population étrangère la plus importante à Detroit. Corktown est aujourd’hui un quartier vivant, où l’on trouve bars, restos et cafés.
– Mercury Burger Bar (2163 Michigan Ave, site internet ici), un bar à burger très sympa, avec de bonnes bières pression et des burgers servis dans des grandes gamelles en alu. Mon préféré : le Eastern Market, aux haricots noirs et à l’avocat.
– Astro Coffee (2124 Michigan Ave, site internet ici), on aime la sélection de cafés des quatre coins du monde, les pâtisseries toutes fraîches, et le grand mur en ardoise avec ses motifs et ses messages dessinés à la craie.
La Pologne à Hamtramck
Plus qu’un quartier, Hamtramck est en fait une ville indépendante qui a été engloutie par la croissance urbaine de Detroit et qui est devenue une enclave au cœur de la métropole. Les immigrants Polonais arrivent à Hamtramck à partir de 1914, pour travailler dans l’usine automobile Dodge. En 1970, 90% des habitants sont d’origine polonaise. Aujourd’hui encore le maire s’appelle Majewski, et la Pologne est partout.
– Saint-Florian Church (2626 Poland St), l’église catholique de Hamtramck a été construite dans les années 20, dans le style neo-gothique polonais, avec des voûtes et des colonnes peintes, comme là-bas.
– New Palace Bakery (9833 Joseph Campau Ave, site internet ici), une boulangerie-pâtisserie polonaise au coeur de Hamtramck, avec ses strudels, ses roulés au pavot, ses hungarian horns, mais aussi des pierogis et de la charcuterie polonaise.
– Polish Village Café (2990 Yemans St, site internet ici), si vous avez plutôt envie de salé c’est le meilleur endroit pour déguster des spécialités polonaises comme le golabki (chou farci) ou la wedzona kielbasa (saucisse fumée) !
Mexicantown
C’est dans les années 40 que les premières communautés mexicaines s’installent dans ce quartier du Sud de Detroit. Ici l’espagnol dispute la première place à l’anglais sur les vitrines et les enseignes des commerces installés dans les petits immeubles en briques.
– Pour le salé : Le mieux est de promener dans Bagley Street, entre les restaurants de tamales et les taquerias et de choisir celui qui vous tente le plus : tout est bon (même si j’ai une petite préférence pour Taqueria Lupita – 3443 Bagley St – avec ses tacos parfumés à la coriandre et aux oignons)! Le restaurant le plus traditionnel est Xochimilco (3409 Bagley St), une vraie institution locale, où j’ai testé une surprenante omelette au cactus…
– Pour le sucré : Allez faire un tour à La Gloria Bakery (3345 Bagley St), ne serait-ce que pour admirer toutes les pâtisseries alignées dans les vitrines old-school en bois. Ici on attrape un plateau en plastique et on se sert directement avant d’aller régler à la caisse. Leurs tortillas sont délicieuses !
Detroit – American City
Ville cosmopolite, Detroit n’en reste pas moins une ville 100% américaine, de par son urbanisme, son architecture et surtout sa gastronomie. Elle est le berceau du célèbre Coney Island hot-dog, créé au tout début du 20ème siècle : une saucisse de Frankfort, de la moutarde jaune, une bonne dose de sauce chili, et des oignons blancs crus finement hachés. Après un benchmark intensif des Coney Island de Detroit, je peux vous assurer que le meilleur est servi chez American Coney Island (114 W. Lafayette Blvd, site internet ici).
Depuis 1917, l’établissement appartient à la famille Keros, qui conserve jalousement sa recette. Une saucisse à base de bœuf et de porc mise au point par un immigré allemand au début du siècle, une sauce chili faite maison, et des oignons blancs choisis parmi la variété la plus douce, le tout servi dans un pain au lait tout chaud (notre recette de Coney Island ici !). Daniel, petit-fils du fondateur et actuel propriétaire d’American Coney Island a fait ses classes dans une école hôtelière parisienne et a travaillé à la Tour d’Argent avant de reprendre le business familial. Vous risquez fort de le croiser en semaine dans son restaurant aux allures de diner, et il sera ravi de vous raconter en français l’histoire de ce plat emblématique de Detroit.
Autre adresse 100% yankee : Slow’s Bar-B-Q (2138 Michigan Avenue, site internet ici). Ici, la viande est reine. Ribs, beef brisket (mon préféré!), pulled pork, smoked chicken… le tout accompagné de l’une des 5 sauces barbecue maison de Slow’s : on s’en lèche les doigts ! L’été, le plus agréable est de s’assoir dans le petit patio de Slow’s Bar-B-Q, à l’ombre d’un arbre. Les plus pressés se rendrons chez Slow’s To Go, à Midtown (4107 Cass Avenue).
IV – THE MOTOR CITY
Detroit a été toute entière façonnée par l’automobile : une ville qui s’étend sans limites suite à l’avènement de la voiture qui réduit les distances, une prospérité effrénée pendant les périodes fastes, une crise économique et sociale sans précédent causée par le déclin de l’industrie automobile. Pour le meilleur et pour le pire la voiture a laissé sa trace à travers la ville. Entre usines historiques et sites reconverties, voici quelques adresses pour vivre la Motor City.
Ford Piquette Plant (461 Piquette Ave, site internet ici)
Au milieu d’une friche industrielle de Detroit, se trouve un bâtiment restauré avec soin. Et pour cause : la Ford Piquette Plant n’est autre que le berceau de la Ford T, cette voiture inventée en 1908, qui va révolutionner l’industrie, l’automobile et l’économie, et faire de Detroit la capitale mondiale de la voiture. L’usine est restée dans son jus et on marche sur les planches foulées par des centaines de travailleurs à la chaine, usées par les plus de 12 000 voitures construites sur place. Les visites guidées sont organisées d’avril à Thanksgiving par des guides passionnés. Une vraie plongée dans l’histoire de Detroit.
Vinsetta Garage (27799 Woodward Ave, Berkley, site internet ici)
Dans la patrie de l’automobile, ce garage était l’un des plus anciens à l’est du Mississippi. Aujourd’hui c’est un restaurant de type diner gastronomique qui sert avec fierté une nourriture typiquement américaine élaborée à partir de produits frais et locaux. Burgers à tomber, salades gouteuses, et Mac&Cheese fondants, le tout dans un décor qui a su garder le charme industriel de l’ancien garage, sans trop en faire. Bref, le Vinsetta Garage est un lieu authentique où l’on sent vibrer l’histoire de la Motor City ! (Préparez-vous à faire la queue le soir).
Michigan Theater (238 Bagley Avenue)
C’est l’un des monuments qui résume sans doute le mieux la grandeur et la ruine de Detroit. Joyaux de l’architecture des années 20, conçu pour être la plus somptueuse salle de spectacle du Midwest, le Michigan Theater a accueilli Frank Sinatra, Louis Armstrong, Bette Davis… En 1977, après avoir fait faillite, le Michigan Theater est transformé en parking privé pour la tour de bureaux attenante. La voiture se fait destructrice, un comble pour la ville qui a décollé grâce à l’automobile ! Trois étages de rampes en béton on remplace les fauteuils rouges et les balcons, et des dizaines de voitures sont garées sous un grandiose plafond ouvragé. Ce n’est pas toujours facile d’y entrer car il s’agit d’un parking privé (essayez un peu après 18h). Faites-vous discret et armez-vous d’un grand sourire !
V – REVIVAL DETROIT
Comment revitaliser Detroit ? Que faire de ces hectares de terrains désormais vides et de ces maisons abandonnées? Sous la conduite du nouveau maire élu en 2014 et de l’emergency manager, plusieurs grands projets sont à l’étude. Mais c’est au niveau local, grâce à des initiatives individuelles ou collectives, que les actions les plus concrètes ont lieu.
Heidelberg Project, 3600 Heidelberg Street (site internet ici)
Depuis plus de 27 ans, l’artiste Tyree Guyton s’efforce de faire revivre Heidelberg Street, la rue où il a grandi, et où ne subsistent que quelques maisons abandonnées. Armé de pinceaux et de matériaux récupérés à droite à gauche, il peint de couleurs vives les maisons vides, réalise des œuvres avec des caddies, des planches de bois ou des parpaings, pour créer tout un environnement artistique qui évolue sans cesse. Heidelberg Project est devenu un point de ralliement pour les artistes émergeants et un lieu d’apprentissage pour les enfants. Dernièrement le Heidelberg Project a été victime d’une série d’incendies criminels, ce qui n’a fait que remobiliser le quartier en faveur de sa protection.
Urban farming
Le pari fou de transformer l’archétype de la ville industrielle en une ville verte est l’une des pistes les plus prometteuses pour l’avenir de Detroit. Les centaines de terrains vagues pourraient devenir une vraie ressource, en contribuant à nourrir la population et en générant des revenus. En attendant que les projets de méga-fermes voient le jour, vous pouvez allez faire un tour dans l’une des nombreuses fermes et potagers communautaires qui remplacent peu à peu les ruines et les prairies urbaines. Je vous recommande la ferme de Food Field (605 Edison St, site internet ici), à quelques minutes de Downtown Detroit. Construite à l’emplacement d’une ancienne école, la ferme cultive des légumes bio, élève des poules et des canards et fait pousser des arbres fruitiers. Un vrai renouveau dans un quartier à l’abandon, une vraie bouffée d’air frais au cœur de la ville !
Dequindre Cut, (entrées sur Gratiot Ave, Lafayette Bld, Woodbrigde St, site internet ici) , cette ancienne ligne de chemin de fer, légèrement en contrebas des rues, servait à relier Eastern Market à la Saint-Clair River. Elle a été transformée en une promenade pour les piétons et les cycliste. On y découvre des graffitis et du street-art, et au bout on débouche sur le Miliken State Park et son joli petit phare.
Russel Industrial Center (1600 Clay Street), cet énorme complexe industriel, construit dans les années 1910 par le grand architecte de Detroit Albert Kahn, a longtemps fabriqué des pièces automobiles, avant d’être peu à peu abandonné. Au début des années 2000, le Russel Industrial Center a été transformé en ateliers d’artistes. Entrez dans les bâtiments, errez dans les couloirs, et préparez-vous à des découvertes surprenantes !
Alors, envie de partir à la découverte de the D. ? Comme d’habitude, vous retrouverez toutes nos adresses sur une carte Google Maps ici ! Bon à savoir : Detroit se vit en voiture : la ville fait 370 km² (soit autant que Boston, Manhattan et San Francisco réunis). Et attention à bien payer ses parcmètres, car les pervenches de Detroit sont redoutables d’efficacité.
J’espère que ce nouveau Carnet de voyage vous a donné envie de partir à la découverte de Detroit ! Notre prochaine destination sera bien plus orientale… stay tuned !
Co.
Carnets de voyage est la rubrique de voyage de So many Paris. Ici, pas de classiques du tourisme ni d’exhaustivité, mais plutôt quelques adresses et coups de cœur(s) pour vivre différemment des lieux qu’on a eu la chance de découvrir au hasard de promenades ou grâce aux personnes qui vivent sur place. Plus d’infos ici !
Ça n’a pas l’air si Detroit et beaucoup plus Chic qu’à Go !
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Une heureuse surprise que cette découverte des multiples aspects d’une ville qui est surtout connue pour avoir fait faillite! Cela donne envie de faire un détour et d’observer d’un oeil attentif et curieux, cette renaissance.
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Merci pour les pistes sur cette ville intrigante pour l’aventurier moderne, hors des sentiers battus. Une nouvelle Berlin ?
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[…] Budapest et Détroit, Another way in…Shanghai ! Les choix ont été particulièrement difficiles pour ce post, car […]
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[…] ferme urbaine (on vous invite à lire tout le bien que l’on pense des fermes urbaines dans notre article sur la ville de Detroit), avec son poulailler, ses herbes aromatiques, ses chèvres et ses associations de jardinage. Mais […]
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[…] des cookies calaveras pour le Dia de los Muertos. Mais c’est lors d’une balade à Detroit, Michigan, dans le quartier de Mexicantown, qu’on a trouvé l’idée que nous partageons […]
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Je viens du Michigan, près de Detroit !!! C’est trop bien que vous y étiez, et vous avez bien visité !
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Trop chouette ! En ce moment je suis à Ann Arbor. Le Michigan me plait beaucoup (j’ai visité Kalamazoo, Grand Rapids, Charlevoix, Travese City, Sleeping Bear Dunes, le Thumb…), et Detroit est une ville vraiment top. Il faut d’ailleurs que je complète l’article avec de nouvelles adresses. Si tu as des suggestions, n’hésite pas !
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Un GROS GROS merci pour tous vos conseils.
Je reviens tout juste de Detroit et grace à votre article j’ai pu apprécier cette ville hors-norme, apolocalyptique et pleine de surprises aussi bien artistiques, historiques que culinaires.
Bonne continuation à vous ;-)
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Merci Sandrine ! Contente que Detroit t’ait plu !
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[…] 4 – Pour assemblez votre hot-dog à la mode de Chicago : placez une saucisse dans chaque pain, mettez 2 tranches de tomates d’un coté et 1 bâtonnet de pickle de l’autre, ajoutez la moutarde et le sweet relish, parsemez l’oignon émincé, posez un peperoncino sur le dessus. Detroit Coney Island A Detroit on ne parle pas de hot-dog mais de Coney Island. La caractéristique de cette recette inventée au début du 20ème siècle ? La sauce chili qui vient napper le hot-dog et les petits oignons blancs croquants ! Pour avoir vécu dans le Michigan, je suis une grande fan des Coney Island (pour en savoir plus sur Detroit et où manger le meilleur Coney Island c’est par ici). […]
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Merci pour cet article qui me donne envie de rester à detroit plus que la journee initialement prevue lors de mon voyage estival. Aurais tu egalement des bonnes adresses d’hébergement à conseiller eventuellement ?
Carole
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[…] passionnantes, des paysages sublimes. Nous vous avons déjà parlé de notre coup de cœur pour Detroit, et de notre amour pour Chicago. Cette fois, on vous emmène à la découverte d’une ville […]
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[…] Lors des deux ans que j’ai passés dans le Michigan (voir les carnets de voyage de Détroit et d’Ann Arbor), nombres de mes weekends et de mes vacances ont été consacrés à la […]
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[…] Un nouveau carnet de voyage américain rejoint aujourd’hui notre collection de posts consacrés aux voyages ! Aujourd’hui, je vous emmène entre Arizona et Utah : les premières étapes d’un road trip inoubliable entre Phoenix et la Nouvelle Orléans, poursuivi en train et Greyhound bus jusqu’à Detroit. […]
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[…] s’y rendre : Depuis Detroit où Ann Arbor, la Péninsule Supérieure est à environ 4 heures de route. Il existe des vols pour […]
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Vraiment très très instructif ! Bravo et je vous remercie pour toutes ces adresses !!!! Il manque juste, pour chaque endroit, un plan pour situer les lieux.
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Bon boulot! Cet article couvre très bien le sujet.
Nous habitons depuis 6 ans dans métro Détroit et avons vu se relever cette ville a une vitesse inimaginable pour les gens du vieux continent. Cette ville est devenu un symbole de l’energie et de l’entreprenariat à américaine.
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