Carnet de voyage au Mexique : road trip dans le Yucatan

Notre série sur les carnets de voyage évolue ! Jusqu’ici nous avons surtout partagé avec vous des bons plans et des adresses insolites dans des villes que nous connaissons bien et où nous aimons retourner. Mais notre inspiration pour So many Paris vient aussi des voyages et des road trips que nous faisons en dehors des villes, à la découverte de pays. Notre carnet de voyage sur le Yucatan est donc notre tout premier carnet non-citadin. On espère qu’il vous plaira !

yucatanJe n’avais pas vraiment d’attentes en partant au Mexique à l’automne dernier. Quelques images des pyramides de Tehotihuacan et de Chichen Itza dans la tête, et plusieurs visites au Quai Branly... Le Yucatan a été une vraie révélation. J’ai été fascinée par la finesse de l’art maya, l’ambiance mystérieuse et envoutante des sites perdus dans la jungle, la sérénité des petites villes coloniales, et les saveurs de la cuisine du sud du Mexique.

Conseils pour un road-trip dans le Yucatan.
La première chose à prendre en considération dans un road trip est l’état des routes ! Dans le Yucatan, la plupart des grandes voies de communication (route 180, route 281) sont très bien entretenues : il faut se préparer à rouler tout droit pendant des kilomètres, sans croiser personne, au milieu d’une végétation omniprésente qui semble avoir étouffé toute présence humaine. Une monotonie qu’il ne faut pas hésiter à briser en envoyant à fond la radio mexicaine !

Les routes secondaires sont une autre histoire : les habitants du Yucatan ont une passion pour les dos d’âne. Dans les villages, on en trouve presque à chaque intersection et certains sont costauds ! Mon record en une journée : 42 dos d’âne… Mieux vaut rouler au pas, en prenant garde aux mobilettes et autres véhicules bricolés qui déboulent des rues adjacentes. Entre les villages il faut se méfier des énormes trous au milieu de la chaussée. La nuit on les distingue au tout dernier moment, dans la lumière rasante des phares, d’où le conseil d’éviter de conduire de nuit sur des petites routes. A noter que la nuit tombe tôt dans le Yucatan, donc planifiez votre journée en conséquence !
Carnet de voyage Yucatan6Carnet de voyage Yucatan5Dernier point, les contrôles de police sont fréquents à l’entrée et à la sortie des villes. Il n’y a la plupart du temps pas trop de soucis à se faire : les officiers vous demanderont d’où vous venez et où vous allez, sans pousser plus loin.

Enfin, pensez à prendre une bonne vieille carte routière en plus de votre GPS, car les sites archéologiques ne sont pas toujours reconnus par les systèmes de navigation.

Izamal – la cité aux murs ensoleillés
Premier jour, départ de Cancun pour Izamal en milieu de matinée, avec une petite voiture louée à l’aéroport. On file pendant un peu plus 2 heures entre des murs de verdure ininterrompus. Après un bref passage à Cancun l’americanisée, Izamal est ma première vraie rencontre avec le Yucatan. Une petite pyramide maya semble perdue en pleine ville, au milieu des maisons coloniales toutes peintes de la même teinte jaune ocre qui donne à Izamal une luminosité unique.
Carnet de voyage Yucatan2Carnet de voyage Yucatan1Izamal est dominée par un gigantesque couvent ocre jaune, édifié par les moines franciscains sur les vestiges d’une autre pyramide maya. Il règne une ambiance un peu hors du temps dans cette ville aux rues tracées au cordeau, écrasée par le soleil, ou de vieilles mobilettes côtoient des calèches pour les touristes.
Carnet de voyage Yucatan3Carnet Yucatan1Pour ce carnet de voyage, j’ai choisi d’illustrer chaque jour par un dessin de ce que j’avais préféré.

Où dormir dans l’ouest du Yucatan – Santa Elena
Les premiers jours nous avons choisi comme point de chute le village de Santa Elena, qui permet de rayonner facilement dans la région. Des sites archéologiques comme ceux de la Ruta Puuc sont à quelques dizaines de minutes de là et des villes comme Celestun et Campeche sont à moins de 2h de route, ce qui permet de faire l’aller-retour dans la journée.
Carnet de voyage Yucatan4L’hôtel Sacbe Bungalow est composé de petits bungalows assez simples pour 2 à 6 personnes, repartis dans un grand jardin tropical (avec une piscine !). Le petit-déjeuner et le diner sont servis dans le jardin sous un auvent en feuilles de palme : vraiment très agréable. Pendant notre séjour deux bungalows étaient occupés par des archéologues venus fouiller dans la région pendant plusieurs mois…
Sacbe Bungalow : route fédérale 261 (Merida-Campeche) au km 159, 97890 Santa Elena, Yucatan. Comptez environ 36-45 US$ la nuit.

Celestun – entre mer et lagune
De Santa Elena, nous avons rejoint Celestun, une ville posée entre la lagune et la mer, au bord du Golf du Mexique. Celestun est un vrai paradis pour les amoureux de l’eau et de la faune aquatique. Ici se côtoient plusieurs écosystèmes : d’abord la lagune, refuge pour des centaines de flamands roses, puis la mangrove bruissante de vie cachée dans les entrelacs des branches, et enfin la mer, domaine des pélicans qui disputent les poissons aux pêcheurs.
Carnet de voyage Yucatan 101Pour explorer la lagune, nous avons embarqué sur l’une des barques a fond plat et couverte d’un petit auvent qui attendent les visiteurs. La promenade dure environ 2 heures. La barque glisse sur les eaux limoneuses rougeâtres, et on aperçoit au passage toutes sortes d’oiseaux, hérons, pélicans, balbuzards, cormorans… Les flamands roses sont le clou du spectacle, même si nous n’étions pas à Celestun au moment où ils sont le plus nombreux.
Carnet de voyage Yucatan 102Un peu plus loin, on entre dans le domaine de la mangrove et la barque s’enfonce soudain sous les arbres. C’est un univers complètement à part, fait de taches de lumière qui font ressortir l’éclat rouge de l’eau et le vert vif des feuilles, entre des branches entremêlées qui semblent inextricables. Le calme est parfois brisé par un oiseau qui s’envole. Sublime !
Carnet de voyage Yucatan 103La plage de Celestun est plus classique, sable blanc et mer d’un bleu-vert légèrement opaque. On y vient surtout pour déguster du poisson fraichement rapporté par les pêcheurs qui ont leurs barques un peu plus loin sur la plage. Un ceviche les pieds dans le sable, le rêve ! Je recommande celui de la Playita, petite gargote sur face à la mer.
Carnet de voyage Yucatan 105Carnet de voyage Yucatan 104Campeche et Edzna – l’espagnole et la maya
Ces deux sites peuvent se visiter dans la même journée, au départ de Santa Elena, pour un vrai voyage d’un bout à l’autre de l’histoire du Yucatan. Campeche est l’un des joyaux de l’architecture coloniale de la région, classée au patrimoine mondial par l’UNESCO. J’ai aimé ses maisons multicolores aux balcons ouvragés, les rues pavées, et l’animation sur le zocalo, la place locale, où se réunissent les familles et les passants. Un bon plan pour déjeuner est d’aller tout au bout de l’Avenida Costera, dans l’une des paillotes qui bordent le front de mer (El Langostino, El Sabalo…). On y sirote un verre de horchata (boisson fraiche sucrée à base de riz) accompagné d’un pan de cazon, une superposition de tortillas de maïs, fourrées aux haricots noirs et au crabe.
Carnet de voyage Yucatan 106Carnet de voyage Yucatan 107Si Campeche illustre la splendeur espagnole, Edzna, à une petite heure de là, est une autre belle endormie, qui témoigne de la gloire passée des Mayas. J’ai été époustouflée par ce site, peut-être parce que c’était le premier grand site maya du voyage, et parce que nous avons eu la chance de le visiter dans aucun autre touriste : à part quelques iguanes, on avait Edzna pour nous !
Carnet de voyage Yucatan 108Carnet Yucatan2Le bâtiment le plus impressionnant est le grand temple, construit en haut d’une gigantesque plateforme de pierre flanquée de deux structures plus petites. Quand on grimpe en haut de la plateforme, puis que l’on gravit le grand escalier, on a l’impression d’être la première personne à découvrir ce lieu  perdu dans la végétation. Ces énormes vaisseaux de pierre sont comme un mirage au milieu de la jungle.

La Ruta Puuc (Labna, Sayil, Kabah) et Uxmal
La journée où nous avons visité les sites de la Ruta Puuc a été ma préférée de tout le voyage. Moins connus que des grands sites comme Chichen Itza, Labna, Sayil et Kabah sont de vrais petits bijoux, des lieux chargés d’histoire et d’émotions, restés à l’écart des routes touristiques. Ici, ne comptez pas trouver de pyramides. Ces trois sites de style puuc sont en fait des villes constituées de temples, d’arches et de palais finement décorés.

Première étape Kabah, alors que l’humidité commence juste à s’évaporer de l’herbe. Le palais de pierre légèrement rosées brille au soleil et on imagine sans problèmes ce que pouvait y être la vie au temps des Mayas. La structure la plus marquante est le Palais des Masques, et sa façade entièrement constituée de masques de Chaac, le dieu de la pluie. J’ai été captivée par la minutie des décors et par ces centaines d’yeux qui vous fixent depuis le fond des âges.
Carnet de voyage Yucatan 109Carnet de voyage Yucatan 110En reprenant la route à travers la jungle, on arrive à Sayil. Le vendeur de tickets somnole dans son hamac, le site est désert. Le palais de Sayil apparait au bout du chemin, entre les branches couvertes de lianes. De là, il ne faut pas hésiter à s’enfoncer dans la forêt en suivant les petits sentiers qui serpentent entre les arbres, pour découvrir d’autres bâtiments plus ou moins dégagés de leur gangue de verdure. Certains attendent toujours d’être fouillés, d’autres ont été reconquis par la végétation.
Carnet de voyage Yucatan 112Carnet de voyage Yucatan 111Mon site préféré est celui de Labna à quelques minutes de là. Il y règne une atmosphère particulière. Une longue chaussée surélevée relie le palais aux bâtiments à l’autre bout du site. Un temple apparait soudain en haut d’une colline de pierre, et on découvre une sublime arche sculptée de l’autre coté. Des arbres majestueux encadrent le tout. Un vrai coup de cœur !
Carnet de voyage Yucatan 113Carnet de voyage Yucatan 115Carnet de voyage Yucatan 114Après la tranquillité et la solitude dont on bénéficie dans les trois sites de la Ruta Puuc, la foule et les infrastructures touristiques d’Uxmal peuvent faire un petit choc ! Mais le site vaut vraiment la peine, ne serait-ce que pour taper des mains devant la pyramide ovale (ça fait un bruit comme un cri d’oiseau) et grimper en haut de la grande pyramide : c’est raide mais la vue est imprenable ! Le site d’Uxmal est suffisamment grand et arboré pour que les touristes s’éparpillent parmi les ruines.
Carnet de voyage Yucatan 21Carnet Yucatan3Les dessins alternent avec les tickets des entrées pour les sites archéologiques.

Valladolid – sur les terres de cenotes
Valladolid est une autre jolie ville coloniale espagnole, aux maisons peintes dans les tons roses, ocre et rouges.  Le centre ville a été restaurée et on peut faire une jolie promenade jusqu’au Convento San Bernardino (238 Calle 49, Barrio de Sisal, Valladolid) et ses épais murs de pierre. Une visite du joli petit Museo San Roque (Calle 41, entre calles 38 y 40, Valladolid) donne une bonne idée de l’histoire de la région, de la conquête espagnole à l’indépendance.
Carnet de voyage Yucatan 24Carnet de voyage Yucatan 25Carnet de voyage Yucatan 27Le vrai plus de la ville sont les cenotes, ces grottes circulaires remplies d’eau douce dans lesquelles on peut se baigner. Je n’en avais jamais entendu parler et c’est un phénomène naturel assez magique. Il y en a plusieurs dans les environs, mais Valladolid compte un cenote au coeur de la ville, le Cenote Zaci (Calle 35, Valladolid), en partie à l’air libre. Il faut s’acquitter d’un petit droit d’entrer et on admire ensuite l’eau vert émeraude, les stalagmites et la végétation qui part à l’assaut des parois verticales. Il faut penser à apporter des serviettes car l’eau du cenote est très bonne, même si on a un petit frisson quand on pense qu’il fait 80 mètres de profondeur… On s’est remis de nos émotions dans un petit café-restaurant qui surplombe le plan d’eau !
Carnet yucatan81Carnet de voyage Yucatan 28Voici quelques adresses où manger à Valladolid:
Le Bazar Municipal (angle Calle 39 et Calle 40, Valladolid) : des dizaines de gargotes sont réunies sous cette grande halle couverte. Ici on vient manger de la nourriture simple, savoureuse et bon marché. Laissez-vous tenter par l’un des serveurs qui vous agitent des menus plastifiés sous le nez, choisissez des tacos ou autre street food mexicaine, et installez-vous à l’une des tables communes pour déguster tout ça !
Carnet de voyage Yucatan 31Cacao (Calzada de los Frailes, angle Calle 48, Valladolid) : le chocolat que buvaient les Mayas n’avait rien à voir avec celui que nous connaissons. Cette petite chocolaterie s’attache à retrouver les saveurs et les techniques ancestrales. Vous aurez le droit à une petite visite guidée avant de boire un chocolat chaud légèrement épicé. Un régal !
Carnet de voyage Yucatan 26– La Flor de Michoacan, Paleteria y Neveria (Calle 41, près du zocalo, Valladolid) : au Mexique on ne mange pas des glaces mais des paletas, faites à partir de fruits frais. Un gouter rafraichissant à manger installé sur un banc du zocalo tout proche.

Pour dormir, une bonne adresse au charme un peu désuet est l’Hotel San Clemente, juste à coté de la cathédrale, avec son patio a l’espagnole (206 Calle 42, Valladolid).
Carnet de voyage Yucatan 23Et les autres….
En chemin pendant ce road-trip dans le Yucatan j’ai aussi visité Mayapan, Coba, Tulum, Ek Balam, Chichen Itza… Des sites qui valent aussi le détour même si certains sont très (trop?) touristiques comme Chichen Itza et Tulum. Ek Balam impressionne par son acropole monumentale décorée de fines sculptures, et Coba offre une agréable promenade dans la jungle.

La Riviera Maya
Dernière étape du voyage avant de regagner Cancun pour prendre l’avion, Playa del Carmen. Cela fait un peu un choc de retrouver une ville animée. Mais Playa del Carmen n’est pas juste une ville sur la plage pour les touristes en mal de soleil et de fête. En s’éloignant un peu du front de mer, on tombe sur des coins plus typiques, comme le zocalo, rempli de marchands de nourriture ambulants.
Carnet yucatan911IMG_1567C’est d’ailleurs à Playa del Carmen que j’ai mangé l’un de mes meilleurs repas, à la Ceiba de la Trenta (274 Avenida 30 Norte, Playa del Carmen). J’y suis retournée le deuxième soir, c’est dire ! Il s’agit en fait de quelques tables sur une terrasse en bois, adossée à un magasin général. On y sert une cuisine mexicaine végétarienne délicieuse à base de produits frais. Les burritos et les jus de fruits pressés sont un régal !
P1010262Copyright, Free Lancers on the road

Pour finir une bonne adresse où dormir à Playa del Carmen, l’hôtel Casa Flores, (150 Avenida 20 Norte, Playa del Carmen) avec sa cour ombragée par des grands arbres.
Carnet de voyage Yucatan 41En attendant d’avoir l’occasion de partir dans le Yucatan, retrouvez ici nos adresses et nos idées pour vivre le Mexique à Paris !

Co.

Retrouvez tous nos bons plans sur une carte interactive ici :

17 commentaires

  1. Bonjour, Je reçois votre newsletter et je vois que maintenant vous vous intéressez aux carnets de voyage. Or, j’adore voyager etj’ai rassemblé dans un blog plusieurs carnets de voyage, dont le dernier à Bali. Est-ce que cela vous intéresserait? J’ajoute que je ne tire aucun intérêt financier à l’ouverture de mon blog; c’est uniquement dans une idée de partage ou d’échanges avec d’autres internautes voyageurs.

    Cordialement/ Odile

    Mon blog de voyages : http://odileenvoyage.canalblog.com/

    Date: Sun, 29 Mar 2015 07:30:39 +0000 To: odile.deloup@hotmail.fr

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  2. Magnifique !
    Photos superbes !
    Y compris la traditionnelle photo des bensimon placée dans le dernier quart du carnet.
    A la lecture, je commençais à m’inquiéter sur un éventuel oubli ?…
    Mais non … tradition respectée.

    Et bravo pour le retour de la (nouvelle) mon(t)gol(e …)fière.
    Une idée de voyage peut-être ?
    Bye

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