Pour les petits parisiens, le Jardin d’Acclimatation est synonyme de mercredi après-midi ou de weekend bien remplis. Je n’y avais pas remis les pieds depuis des années, jusqu’à ce que j’apprenne que, derrière le Dragon et le Grand Colombier, se trouvait… un véritable jardin coréen. Depuis 2002 ponts, pagodes, portes et sculptures ont élu domicile sur 5000m carré, formant un espace de sérénité et de dépaysement en plein Paris.

Pour découvrir le Jardin de Séoul, il faut d’abord s’acquitter des 5€ de droit d’entrée au Jardin d’Acclimatation, puis dépasser la Rivière enchantée, les Chaises volantes et autres attractions, jusqu’en bordure du Lac.

On entre dans le Jardin de Séoul par la Porte du recueillement, ou Pisemun. Au « pays du matin calme », le franchissement de cette porte marque le passage dans un autre espace, où règne le végétal et le minéral, et où l’on vient chercher harmonie et apaisement.

Entre les bambous, de drôle de personnages en pierre vous dévisagent pendant que vous avancez vers la Terrasse de la lune (woldae). Construite en granit, cette terrasse en gradins symbolise la terre primitive et sacrée. Elle débouche d’un côté sur un petit monticule planté de pins, de l’autre sur la Bulomun, la porte de la Jeunesse éternelle, qui permet de gagner le cœur du Jardin de Séoul.

Face au lac, se dresse le magnifique Jukujeong, le Pavillon de la méditation, ou même plus précisément « pavillon où l’on vient méditer quand le bruit des bambous affecte l’âme ». Tout un programme !

Comme pour le reste des constructions du Jardin de Séoul, le Jukujeong a été réalisé par des artisans coréens, avec des matériaux venus de Corée. Paré de couleurs chatoyantes, le pavillon hexagonal est emblématique de l’architecture du royaume de Joseon (14ème-19ème siècle), influencée par les préceptes du néo-confucianisme qui prônent l’harmonie avec la nature.

Le jardin du Jukujeong est clos par un Kkotdam, ou « mur des fleurs ». Le nom du mur vient de la couleur des briques rouges qui forment des motifs géométriques symbolisant longévité, bonne fortune et santé. Dans l’aristocratie coréenne, les jardins ceint d’un kkotdam étaient généralement réservés aux femmes.

En bordure du lac, le Wolhagyo (« passerelle en pierre sous la lune ») permet de gagner la dernière partie du Jardin de Séoul. Un mur orné de motifs floraux entoure une pelouse plantée d’arbres, dont un ginkgo symbolisant l’amitié entre la France et la Corée.

Une pierre commémorative célèbre la création du Jardin de Séoul, offert par la Corée en retour du Jardin de Paris offert par la France en 1996.

Sur l’herbe, se dressent deux sculptures de personnages aux yeux ronds, inspirées des statues de l’île coréenne de Jeju, les dol hareubang. Ces « grands-pères de pierre » apportaient protection et fertilité dans les villages.

En quittant le Jardin de Séoul, profitez-en pour faire le tour de la Fondation Vuitton, toute proche, à admirer sous toutes ses coutures !

Co.

Pratique

Jardin de Séoul – Jardin d’Acclimatation
Rue du Bois de Boulogne, 75116 Paris
Métro (1) Sablons

Du lundi au vendredi 11h-18h, samedi, dimanche, jours fériés et vacances scolaires de 10h-18h.
Droit d’entrée 5€ plein tarif, 2,5€ tarif réduit.